QUALI PRAT

Les systèmes d'élevages herbivores des territoires concernés sont largement basés sur l'herbe (SFP = 80% de la SAU) et présentent des chargements limités, souvent dans le cadre d'une stratégie de sécurité vis-à-vis des achats de fourrages. La complémentation, en énergie et/ou en azote reste toutefois importante car les prairies temporaires, avec leur composition et leur mode de récolte actuel, ne fournissent pas un fourrage suffisamment riche. De plus, les conditions d'implantation sont de plus en plus compliquées et aléatoires avec les variations climatiques. C'est pourquoi les éleveurs sont à la recherche de prairies de qualité, pérennes et productives. Les Prairies à Flore Variée (PFV) semblent - dans ce cadre - présenter de réelles potentialités agronomiques (valeur alimentaire, souplesse d'exploitation, pérennité et régularité interannuelle). Leur impact ne peut cependant s'opérer à un niveau significatif que si les systèmes fourragers évoluent dans leur globalité afin d'intégrer ces surfaces dans une proportion conséquente et de faire évoluer les pratiques pour les valoriser au mieux.
Améliorer la performance techno-économique et environnementale ainsi que la résilience des systèmes fourragers par l'introduction de Prairies à Flore variée à un niveau conséquent sur les exploitations. Cette modification d'assolement doit s'accompagner d'une modification de pratiques en terme de conduite des prairies, de mode d'exploitation des fourrages et de valorisation animale. L'organisation collective territoriale est également essentielle pour lever les freins au développement des PFV dans les exploitations.

1/ La cohérence entre le système fourrager, les besoins du troupeau et les types de PFV implantées
2/ L'adaptation des mélanges aux conditions pédo-climatiques de la parcelle et aux besoins du système fourrager
3/ La compréhension des paramètres favorables à leur culture (pH, matière organique etc...) et une bonne adaptation des pratiques en conséquence
4/ La recherche d'une valorisation maximisée de ces prairies de haute qualité par les techniques d'exploitation les plus performantes en terme de conservation de la qualité des fourrages
5/ La mise en place d'organisations collectives au niveau territorial permettant de lever les freins au développement des PFV

L'introduction de PFV à un niveau significatif dans les systèmes fourragers devrait permettre tout d'abord une augmentation du revenu des exploitants grâce d'une part à la diminution des charges liées à la fertilisation azotée (légumineuses dans les mélanges), à l'alimentation ( herbe de meilleure qualité grâce à une composition et un stade et mode de récolte adaptés donc moins d'achats d'aliments complémentaires), à l'énergie et la mécanisation (organisation collective de la mécanisation, développement du pâturage, prairies de longue durée) et d'autre part à l'amélioration de la productivité des animaux et de la qualité des produits voire de leur valorisation. De plus, cette dynamique a un impact social intéressant par le développement du travail collectif ( achat groupé de semences, de la mécanisation, du séchage des fourrages) et la création d'un réseau d'échanges entre agriculteurs au niveau régional, voir national. Enfin, ce projet a un impact environnemental positif sur la limitation des émissions de CO2 (mécanisation, sables calcaires locaux), le stockage du carbone, la limitation de l'érosion des sols dans les prairies de longue durée et l'amélioration de la biodiversité végétale et animale par l'introduction des PFV. Les premières actions menées ont déjà portées leurs fruits. Les diagnostics fourragers ont permis à chacun de prendre conscience des marges de progrès sur son exploitation. Les suivis pâturage effectués en 2017 ont permis aux éleveurs d'acquérir des savoir-faire pour mieux valoriser cette ressource