Située dans un bassin de 3 000 habitants, la commune d’Oberbruck s’est démenée pour rechercher un remplaçant à son médecin généraliste parti à la retraite. Malgré le soutien d'une association locale de soins à la personne - l'Association de soins et d'aides de Mulhouse et environs (Asame) -, une patientèle déjà constituée et un loyer modique du cabinet - réhabilité par la commune -, de 260 euros par mois, avec une mise à disposition gracieuse durant les deux premières années, les recherches ont été vaines. L'Asame a donc proposé une solution provisoire à la municipalité : mettre en place un cabinet de téléconsultation.
Un chariot de téléconsultation a été installé en 2016 dans le cabinet qui devait être occupé par le médecin. Cet outil comprend différents matériels de communication (écran, caméra, micro) et de diagnostic : un dermatoscope (examen de la peau), un stéthoscope, un échographe, un otoscope (oreille), un ophtalmoscope (yeux)... Des heures de permanences ont été déterminées dans la semaine et se déroulent en présence d’un(e) infirmier(e) salarié(e) de l’Asame. Au début de la consultation, ce(tte) dernier(e) connecte l’ordinateur du chariot avec celui du médecin qui est de permanence. La consultation peut être alors menée.
Une téléconsultation mobilise forcément deux personnes : l’infirmier(e) et le médecin. À terme, il faut donc trouver un équilibre à cette expérimentation pour en assurer la pérennité. Sa dimension connectée et numérique peut susciter des réticences de la part des patients, de même que de ne pas savoir qui va être le médecin de permanence. Il est néanmoins possible de venir à des heures précises pour être certain d’avoir tel ou tel médecin. Attirer les habitants dans le cabinet de téléconsultation demande un effort de communication de la part des élus : presse, portes ouvertes...