Le contexte de départ - Les projets à Bras sont nés d'une conviction que le numérique pouvait donner ses chances aux territoires ruraux. Beaucoup d'études démontrent que la conjonction des attentes sociétale, des nuisances urbaines (dont la pollution, les déplacements longs ou le prix élevé du m2 dans les grandes agglomérations) poussent de plus en plus les habitants à envisager d'autres cadres de vie plus ruraux. Et l’on constate que ce sont des tendances lourdes qui ne sont pas prêtes de changer. Si l’on conjugue cette observation avec l'évolution des technologies, on en déduit qu'il existe une chance pour les territoires ruraux de conserver leurs populations ou d'en attirer de nouvelles.
Le maire de Bras-sur-Meuse, Julien Didry, a décliné sa stratégie en "mode agile". Une méthode opportuniste pour saisir les innovations quand elles se présentent. L'espace de coworking a été monté en 3 ans, le fablab n'était pas prévu à l'origine : tout ne peut pas être planifié au démarrage, surtout avec des technologies qui évoluent très vite. La plupart du temps les projets montés à Bras n'existent pas, pas en milieu rural en tout cas. Il n'y a donc pas de références et la seule solution pour les déployer c'est de tester.
Les résultats sont tous positifs, notamment l'espace de bureaux partagés qui accueille des entreprises d'Allemagne, de Châlon, de Paris. Pas d'échec, sauf pour de petits projets, car la démarche de prototypage permet de tester les projets et de les arrêter s'ils ne fonctionnent pas. Par exemple, il y a quelques années un investissement dans un outil d'échange s'est révélé trop compliqué à l'usage et a donc été abandonné. La mairie teste donc beaucoup de petits projets de services s'appuyant sur le numérique. En cas d'échec l'impact n'est pas important ni coûteux.