Les temps sont aujourd’hui propices à la réflexion sur les formes de partage du sol et des espaces que nous habitons : des ressources que nous y puisons, des barrières écologiques que nous n’avons pas su respecter depuis plusieurs décennies. En effet, les enjeux environnementaux (résilience des territoires face aux risques climatiques, modèles agricole et alimentaire en question, artificialisation des sols, migrations, etc.) ainsi que les défis économiques et sociétaux (paupérisation et dévitalisation des centre-bourgs et des centres-villes des localités de tailles moyennes vacance résidentielle et commerciale, vieillissement des populations, dépendance à la voiture, réduction des services publics , sentiment d’abandon, etc.) obligent à repenser en profondeur nos modes de construction, de transformation et d’habitation des milieux qui nous abritent et qui ont largement été malmenés voire ignorés. Pour sa dixième édition, le réseau ERPS propose de partir de cette actualité et de débattre du renouvellement des formes de partage du sol qui s’impose à nous et des différents enjeux liés au contexte de transition socio écologique.
Le sol comme milieu
Le sol en tant que substrat, matière, etc. et l’occupation humaine d’une étendue terrestre – symbolique, ethnique, écologique, etc.- produisent des lieux qui font « milieux », c’est-à-dire des manières dont un individu et un groupe entretiennent des rapports avec eux-mêmes, l’environnement et tout ce que ce même environnement contient – animal, végétal, minéral, idéel. Que peut-on se permettre en tel ou tel lieu lorsque l’on fait un projet d’architecture ou de territoire ? Comment se saisit-on du sol entre ressource, agrément, contrainte et risque ? Pour faire quoi ? Où se situe le lien entre le bâti et ce(ux) qui l’accueille(nt) ?
Le sol comme ressource
Le sol a d’abord une vocation nourricière et fournit des matières premières. En ce sens, il est productif. Face aux enjeux évidents de maîtrise, de gestion, de justice foncière et plus spécifiquement dans des situations où s’exprime une forte pression foncière sur les terrains agricoles et/ ou naturels, une rétention foncière handicapant la mutation du modèle agricole et la revitalisation des centres-bourgs, il convient de questionner les outils à disposition.
Le sol comme mémoire
Outre une épaisseur physique, le sol détient une épaisseur culturelle, identitaire, mémorielle, affective évidente. Faire projet avec le sol ou encore construire les sols, c’est bien faire appel à cette mémoire qu’il renferme parce qu’il incarne et fonde le « ici » et le « là » et participe de ce qui est et fait lieu. Comment le projet architectural, territorial, urbain, paysager, convoque, restitue, répare, amplifie, consolide les lieux par les outils qu’il met en place comme par le récit qu’il installe ?
Georges-Henry LAFFONT, Maître de conférences et Directeur d’Architectures & Transformations (ENSASE)
David ROBIN, Maître de conférences et membre de Ressources (ENSACF)
École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne (ENSASE) & École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand (ENSACF)
En partenariat avec le Parc naturel régional Livradois-Forez
Ambert (Puy-de-Dôme) & La Chaise-Dieu (Haute-Loire)
École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne (ENSASE)
École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand (ENSACF)