Le rapport du CGAAER sur la venaison française préconise la création d’un réseau de centres de collectes et de circuits-courts. Un avis partagé par les partenaires du projet MCDR Venaison.
Le rapport du CGAAER préconise d’estampiller les produits d’une mention « gibier de France » éventuellement assortie d’une référence géographique régionale. © FNC
« Nous partageons les recommandations de la mission du CGAAER, notamment ce qui concerne le déploiement d’un réseau de centres de collecte pour encourager les circuits court ou l’édition d’un guide des bonnes pratiques de la venaison » explique Eva Faure, vétérinaire, chargée de mission à la commission sanitaire de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) et porteuse du projet MCDR Venaison.
Au nombre de 7, les recommandations du CGAAER concernent notamment l’interdiction des munitions au plomb pour le tir de chasse du grand gibier, la création d’un réseau logistique entre collecteurs des carcasses, ateliers de traitement et artisans-traitant ainsi que le déploiement d’une expérimentation visant à étudier la possibilité de dépeçage et première découpe par les producteurs primaires. D’après les deux inspecteurs généraux, Didier Guériaux et Michel Reffay, cette nouvelle organisation permettra au secteur de la chasse d’opérer une véritable « révolution sociologique » puisque la filière devra désormais construire « une structure de production de viande destinée à une consommation de masse qui était jusqu’alors réservée à l’élevage », et dans la limite des quantités de viande de gibier disponibles sur le territoire. « La difficulté d’acheminement des carcasses vers les structures où elles peuvent être traitées reste un des principaux freins du développement de ces filières » précise Eva Faure.
Alors que la viande de gibier ne représente en moyenne que 1% du total de la viande consommée en France, il est primordial de définir un véritable plan de communication pour représenter les bienfaits de la viande de gibier auprès du grand public souligne le rapport. Afin d’encourager les ventes qui, à l’heure actuelle, se font principalement en période de fêtes, le rapport du CGAAER préconise d’estampiller les produits d’une mention « gibier de France » éventuellement assortie d’une référence géographique régionale. À l’heure du bien manger et de la valorisation des circuits courts, c’est là l’un des atouts majeurs de la venaison comme le rappelle Eva Faure : « La filière propose une viande locale à forte traçabilité. Le projet MCDR Venaison est d’ailleurs lié au développement rural et à la mise en avant des acteurs et des produits des territoires. »
« Nous avons échangé avec les deux inspecteurs généraux, Didier Gueriaux et Michel Reffay, afin de leur permettre d’étayer leur étude en les mettant en relation avec des acteurs des différents partenaires du projet à l’échelle de nos sites pilotes et avec des professionnels de la venaison dont la Maison Conquet, maître artisan boucher-charcutier à Pierrefort (15) qui a ouvert récemment un centre de traitement » poursuit la vétérinaire.
Au cours de son expérimentation, le projet Venaison a également collaboré avec l’Office national des forêts, le Centre national de la propriété forestière, l'Assemblée permanente des chambres de métiers et d’artisanat, le Conservatoire du littoral, la Fédération des parcs naturels régionaux et la Fondation François Sommer. « Autant de partenaires dont la diversité des activités et des structures participe au développement local. C’est grâce à cette dynamique d’échanges que les acteurs de la venaison pourront devenir une véritable force de proposition et pérenniser leurs actions » conclut Eva Faure.
La communication, un enjeu centralAfin d’encourager et de décloisonner la consommation de venaison en France, le rapport du CGAAER recommande de moderniser son image auprès du public, jeune notamment. Il préconise de communiquer sur le terme de « gibier » et sur l’ancrage territorial par le biais d’une marque et d’appellations contrôlées lorsque cela est possible ou bien en précisant le lieu d’origine de la viande avec des intitulés de type : « Gibier de France prélevé en Sologne ». Le rapport évoque également l’opération Le Gibier, y avez-vous pensé ? dont la 4e édition s’est tenue d‘octobre à décembre 2021. Lancé par InterProchasse, l'interprofession de la filière chasse, l’événement a mobilisé plus de 350 boucheries et de nombreux artisans et professionnels de la viande afin de mettre en lumière les bienfaits de la venaison et les acteurs de sa filière. Une opération de communication saluée par les deux inspecteurs généraux, Didier Gueriaux et Michel Reffay, qui encouragent les professionnels de la venaison à s’appuyer davantage sur des blogueurs culinaires et à se tourner vers les réseaux sociaux. |
Réseau rural français - Agence Kogito