Lancé en 2021, UrbanVitaliz est un service public gratuit qui accompagne et aide les petites collectivités à revitaliser leurs friches. Présentation de ce service numérique et humain destiné à simplifier les projets de réhabilitation.
UrbanVitaliz est un service destiné à accompagner et conseiller les collectivités dans leurs projets de réhabilitation de friches.
Ce sont d’anciennes usines, des écoles et des gares abandonnées ou encore des commerces et logements vacants. Les friches urbaines, des fonciers artificialisés qui ont perdu leur usage, représentent un potentiel inexploité ainsi qu’une opportunité pour les collectivités de limiter l’artificialisation de leurs sols. Or la réhabilitation d’une friche n’est pas un long fleuve tranquille : « C’est une démarche complexe qui nécessite de mobiliser une grande diversité d’outils et d’acteurs (EPF, DDT, préfectures…) et pose de nombreuses questions : le site est-il pollué ? Qui a la maîtrise du foncier ? Comment renouveler une friche sans l’acquérir ? Qu’en pensent les habitants ? Comment financer le projet ? » illustre Perrine Rutkowski, cheffe du projet UrbanVitaliz. Ce service gratuit lancé en janvier 2021 par le Cerema, le ministère de la Transition écologique, la Direction interministérielle du numérique et l’ANCT, vise à accompagner et conseiller les collectivités dans leurs projets de réhabilitation de friche. Il s’adresse en particulier aux zones en manque d’ingénierie, notamment aux communes de moins de 5 000 habitants.
« UrbanVitaliz est un mix entre une plateforme collaborative, un guide vivant et un CRM (Customer Relationship Management) » résume Perrine Rutkowski. Pour utiliser le service, rien de plus simple : il suffit à la collectivité qui a un projet de revitalisation d’une friche de remplir un formulaire de contact en ligne. Elle sera ensuite invitée à répondre à une quarantaine de questions afin de préciser son projet : qui est le propriétaire de la friche ? La collectivité souhaite-elle l’acquérir ? Est-ce que le site est susceptible de revêtir une valeur archéologique ou patrimoniale ? Quelle est l'ancienne activité du site ? Quand a-t-elle cessée ? Le site est-il une zone Natura 2000, une zone humide, une ZNIEFF ou une ZICO ? Les sols, sous-sols et bâtis sont-ils pollués ? Où en est la collectivité dans le montage d'un éventuel projet pour ce site ?
En parallèle de cet état des lieux, un dossier est créé sur la plateforme et l’une des deux urbanistes de l’équipe d’UrbanVitaliz y est automatiquement affectée. Elle prendra alors rendez-vous avec la collectivité pour un premier échange approfondi. « Le conseil humain est au centre du service, c’est le premier grand intérêt d’UrbanVitaliz : les collectivités ont toujours un interlocuteur à qui s’adresser. » Suite à ces échanges, l’urbaniste fera ses recommandations sous la forme de fiches ressources. Classées en trois catégories – « Outil », « Financement », « Méthodologie », il en existe aujourd’hui 400. « Au départ, il y en avait seulement dix. Plus on accompagne de projets, plus nos ressources s’enrichissent, raconte la cheffe de projet. Dans ces fiches, les collectivités trouvent le nécessaire pour débloquer une situation : acteurs clés, prestations mobilisables, financements éligibles… » C’est là le concept de « guide vivant » d’UrbanVitaliz. En libre accès, ces ressources portent par exemple sur des appels à projets pour des travaux de dépollution, la méthode pour acquérir un bien vacant et sans maître, l’appui à la négociation, au portage ou à la réhabilitation d'un foncier à l'abandon, ou les aides en ingénierie grâce notamment au volontariat territorial en administration.
L’aspect collaboratif d’UrbanVitaliz se traduit par la collaboration possible de l’ensemble des parties prenantes : aussi bien les équipes des collectivités, que les acteurs territoriaux en particulier les Directions départementales des Territoires (DDT). « Chaque DDT reçoit une alerte dès qu’un dossier est créé sur son territoire. Un agent peut alors se déclarer conseiller ou observateur du projet » indique la cheffe de projet.
Espace de stockage des fichiers et liens, historique des conseils et échanges, systèmes de rappel… Autant de fonctionnalités proposées par UrbanVitaliz. « Nous prêtons une grande attention à l’ergonomie de la plateforme et à l’expérience utilisateur. Revitaliser une friche c’est très prenant et les collectivités sont souvent prises dans leur quotidien : l’idée était donc de leur faciliter le plus possible la vie. »
Depuis le lancement du service, l’équipe d’UrbanVitaliz a accompagné près de 300 collectivités et reçoit aujourd’hui entre 12 et 20 sollicitations par mois. « Bien qu’il soit encore trop tôt pour évoquer des projets de revitalisation terminés, 70% des collectivités qui nous ont contacté agissent suite à nos recommandations » se réjouit Perrine Rutkowski. En phase de pérennisation, UrbanVitaliz a également donné des idées à d’autres personnes. Le modèle de sa plateforme numérique a ainsi été décliné pour aider les collectivités à résoudre d’autres problèmes : l’entretien et la rénovation des ponts des communes avec SOS Ponts et l’obtention du label Ecoquartiers avec Conseil Ecoquartiers.
Kogito - Réseau Rural National