Le 14 juin 2022, en partenariat avec le Réseau rural national, la Fédération nationale d’Agriculture biologique (FNAB) organisait un séminaire de restitution des travaux du projet MCDR Réseau Bio Climat. Ce réseau regroupe des parcelles, des fermes et des collectivités territoriales engagées dans la transition climatique à travers des pratiques innovantes couvrant des sujets clés : alimentation durable, énergie, stockage du carbone dans les sols, etc.
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Séminaire de restitution des travaux du projet MCDR Réseau Bio Climat organisé par la FNAB le 14 juin 2022.
Porté par la FNAB et onze partenaires financiers et techniques, le Réseau Bio Climat s’est constitué depuis 2018 pour mettre en lumière des actions innovantes en matière d’adaptation au changement climatique. Objectif : démontrer, études à l’appui, les bénéfices agricoles, environnementaux et économiques d’un renouveau des pratiques à différentes échelles, de la parcelle au territoire en passant par l’exploitation.
Déployées sur cinq territoires (Hauts-de-France, Grand Est, Occitanie, PACA, Pays de la Loire), les actions restituées durant le séminaire ont suivi trois axes. Le premier, consacré aux sols, regroupait des expérimentations sur le stockage de carbone et l’amélioration de la fertilité. Leur enjeu consiste notamment à préserver les stocks de carbone existants tels que forêts, prairies et zones humides, tout en intensifiant le couvert végétal pour en créer de nouveaux. Selon leur localisation et la nature de leurs sols, les exploitations concernées ont testé une grande variété de scénarios et de solutions (plantation d’arbres ou de haies, alternance saisonnière des cultures, etc.), dont certaines fournissant aussi du compost pour la fertilisation des sols.
Des expérimentations pour un modèle agricole plus durable et résilient
Le deuxième axe, dédié à la résilience des fermes, a permis d’explorer différentes voies pour conjuguer santé économique des exploitations, facteurs humains et environnementaux. Les travaux d’économie d’énergie peuvent ainsi réduire les coûts de fonctionnement tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre. La diversification des activités, conduite pas à pas en tenant compte des atouts et contraintes existants, représente une autre piste intéressante pour certaines fermes.
Enfin, le troisième axe, dédié aux territoires, a été l’occasion de développer des actions de plus grande ampleur pour la production d’énergie durable (photovoltaïque notamment) et dans le secteur de la restauration collective, par exemple en généralisant l’alimentation locale dans les cantines scolaires. Dans ces démarches, il apparaît incontournable de mieux connaître certains outils tels que les labels Bas Carbone et AB, leurs atouts et leurs limites. Développé par la FNAB et Terre de Liens, PARCEL représente aussi un outil précieux pour imaginer la transition d’un territoire vers une alimentation plus durable, en tenant compte des différents critères à envisager (population, superficie agricole, coût, main-d’œuvre, etc.).
En clôture de la journée, les organisateurs se sont félicités de l’implication de l’ensemble des partenaires de l’événement, et ont souligné leur souhait de voir toujours plus d’acteurs rejoindre leur démarche.
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La parole à… "Le réseau Bio Climat s’est construit autour de deux problématiques. D’abord, celle de l’atténuation du changement climatique, sachant que l’agriculture est responsable d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre. Nous avions à cœur de montrer que les émissions liées à l’agriculture biologique sont loin d’être les plus importantes et de documenter les réponses que nous apportons pour les réduire. Depuis toujours, nous privilégions un modèle à l’opposé de la course à la productivité qui semble encore s’intensifier dans le contexte des événements actuels en Europe. Il s’agit de mettre en place une rentabilité économique basée sur une pratique agricole durable, à taille humaine, dans le respect des sols.
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Réseau rural français - Agence Kogito