En novembre dernier, une vingtaine d'acteurs allemands du PEI étaient invités par le Réseau rural français pour échanger sur les bonnes pratiques et les méthodes d’accompagnement des groupes opérationnels. L’occasion également de découvrir, sur le terrain, deux projets innovants de filières locales autour du chanvre et du cassis.
© Deutsche Vernetzungsstelle Ländliche Räume, Bonn
Comment le Réseau rural français aide-t-il ses GO dans leur phase d’émergence ? Quelles mesures efficaces peuvent être transposables en Allemagne ? C’est notamment pour évoquer ces questions que le DVS, l’homologue allemand du RRN, a rendu visite à son voisin français. Une initiative issue d’échanges établis lors du 2nd sommet européen Agri innovation à Lisieux. Cinq mois plus tard, les 27 et 28 novembre 2019, les régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté accueillaient ainsi une délégation allemande composée notamment de représentants de services de soutien à l'innovation, de groupes opérationnels et d’autorités de gestion. Objectif de ce rendez-vous franco-allemand : échanger sur le déploiement du PEI et les méthodes d’accompagnement des groupes opérationnels dans chacun des deux pays.
« Les animateurs du Réseau rural Grand Est ont témoigné sur la phase d’émergence, l’accompagnement en amont et les processus de facilitation mis en place pour que les porteurs de projets puissent déposer leurs dossiers dans de bonnes conditions » détaille Claire Soriano, chargée de mission PEI à la Région Grand Est. Coordinatrice du PEI en Bavière, Anne Gueydon a apprécié ces interventions dont elle retient un élément essentiel : « La France finance les ébauches des projets de GO grâce à la sous-mesure 16.1 de soutien à l'émergence. Les réseaux qui se mettent en placent bénéficient alors d’un premier financement pendant un an, ce qui facilite la concrétisation des projets. »
La délégation a ensuite visité « La Chanvrière de l’Aube », coopérative agricole de production et de transformation du chanvre implantée à Bar-sur-Aube (10). Son ambition : « Devenir la référence industrielle du Chanvre en Europe pour la construction, les matériaux, le textile, l’alimentation et les cosmétiques » explique Benoît Savourat, président de la structure. Partenaire majeur du Pôle européen du chanvre, la coopérative regroupe plus de 430 exploitations. Avec le soutien de Troyes Champagne Métropole, de la Région Grand Est et du PEI, elle participe aujourd’hui au développement d’une filière innovante autour de la bioéconomie du chanvre. | ![]() |
Pour le 2e jour de visite, direction la Bourgogne-Franche-Comté. Les participants ont rencontré des producteurs, chercheurs et consultants engagés dans des projets de stabilisation des performances de la culture du cassis. « La filière est en danger, alerte Olivier Lenoir, président du groupement de producteurs de cassis. Avec le dérèglement climatique (gel, canicule) et la disparition des insectes pollinisateurs, nous n’avons eu que deux bonnes récoltes ces dix dernières années. » Réunis au sein du groupe opérationnel Cassis, producteurs, liquoristes et partenaires techniques et scientifiques développent ensemble des solutions concrètes : « Nous sommes notamment soutenus dans nos travaux par le CNRS, Agrosup Dijon et la SATT (Société d'Accélération du Transfert de Technologie) Sayens, détaille Olivier Lenoir. Ces partenaires travaillent par exemple sur la génétique pour développer des plantes plus résistantes et offrant de meilleurs rendements. » Travaux de sélection variétale, actions agroécologiques, développement de tests de maladies et de qualités organoleptiques... Autant d’autres projets engagés par le groupe opérationnel afin de pérenniser et développer la filière Cassis en Bourgogne face aux aléas climatiques et sanitaires.
Réseau rural français - Kogito