Quels sont les enjeux économiques, agricoles, résidentiels ou écologiques des stratégies foncières dans les communes rurales ? Comment réorganiser les territoires en fonction de l’évolution des modes de vie ? Le Réseau rural Pays de la Loire a développé ces sujets lors de deux journées d’échanges auxquelles ont participé de nombreux élus locaux, collectivités, urbanistes… Ambition de ces rendez-vous : aider les territoires ruraux à mettre en œuvre des solutions adaptées à leurs besoins.
Réhabilitation de logements existants ou de friches industrielles, création d’espaces publics de loisirs, déviation de route afin de limiter les nuisances… « Nous souhaitions échanger sur les stratégies foncières au cœur du développement des territoires ruraux, mettre en réseau nos acteurs et créer une dynamique de partage d’expériences, d’inspiration et de mise en œuvre d’actions opérationnelles. » C’est ainsi que Marion Gaonac'h, cheffe de projet ruralité au Réseau rural Pays de la Loire, décrit l’objectif des deux journées de rencontres organisées fin 2020. Les 20 novembre et 15 décembre, plusieurs tables rondes étaient proposées aux élus de communes rurales, présidents d’intercommunalités ou urbanistes. Leurs intitulés : « Un foncier sous tension », « De nouveaux modes de vie, une organisation de nos territoires à repenser » et « Habiter nos territoires ruraux ».
« La question foncière est au cœur du projet de chaque territoire »
« Ces temps d’échanges ont permis de faire un état des lieux régional sur le foncier sous tous ses angles : problématiques résidentielles, commerciales, agricoles, industrielles, naturelles... » Parmi les sujets abordés : la proximité des commerces et des services pour répondre aux besoins quotidiens, la capacité d’attraction des communes rurales, la préservation du modèle de production agricole et du patrimoine naturel… « Nous avons évoqué l’artificialisation des sols avec des agences d’urbanisme, l’offre de logement ou la requalification des friches avec l’intervention de l’Établissement public foncier de la Vendée, la revitalisation des cœurs de ville et des petites centralités avec de nombreux témoignages d’élus locaux… » Les questions de production agricole locale ou encore de biodiversité ont également été détaillées avec la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique et le Parc Naturel Régional de Brière.
« On ne peut plus consommer l’espace comme on le faisait avant »
Afin d'enrichir les échanges et de partager les bonnes pratiques, des témoignages vidéo ont été diffusées tout au long de ces deux journées. La parole a notamment été donnée à Emmanuel Van Brackel, maire de Bouvron, commune de 3 200 âmes située entre Nantes et Saint-Nazaire : « À l’échelle des centres bourgs, on se rend compte qu’il n’y a plus beaucoup d’espaces disponibles. Or on ne peut plus consommer l’espace comme on le faisait avant. Il faut préserver les terrains agricoles en renouvelant l’espace urbain par la déconstruction et la reconstruction ou la réhabilitation de l’existant. » Denis Geslin, témoin et maire de Pré-en-Pail (53), a présenté le projet de rénovation de maisons dans sa commune. Objectif : démontrer que l’on peut faire du moderne dans de l’ancien en centre bourg et pas seulement en lotissement, ce qui répond à une demande grandissante des nouveaux arrivants.
En conclusion, Marion Gaonac’h estime que ces événements ont contribué à « mieux appréhender les liens entre la stratégie foncière et les enjeux en matière de gestion économe du foncier et, plus spécifiquement, de centralité et de cœur de bourg, de solidarité, de développement économique, de transition écologique, de faire-ensemble et de mobilisation des acteurs. Ils ont également permis à des territoires ruraux, très souvent dans l’attente de solutions adaptées à leurs besoins et à leurs moyens, de bénéficier d’un partage d’expériences précieux. »
Réseau rural français - Kogito