Copiloté par l’équipe Ruralités de l’ANCT dans le cadre de l’Agenda rural, l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) pour l’égalité entre les femmes et les hommes en milieu rural a récompensé 41 associations fin 2022. Elles s’ajoutent aux sept lauréates d’une 1re vague de cet AMI en 2021 ainsi qu’à d’autres dispositifs et services de l’ANCT en faveur de l’égalité.
Isabelle Lonvis-Rome, ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et Dominique Faure, secrétaire d’État à la Ruralité, entourées des 41 lauréates de l’AMI au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires le 22 septembre © ANCT
Recueillir et encourager la prise de parole des femmes. Voilà l’une des missions de SOS Inceste et violences sexuelles de Loire-Atlantique (SVIS 44), l’une des 41 associations lauréates de l’édition 2022 de l’AMI pour l’égalité entre les femmes et les hommes en milieu rural. Grâce à la mise en place d’une permanence itinérante dans les communes les plus rurales du territoire, l’association s’empare d’un sujet où, comme le rappelait sa présidente Jacqueline Lautrey, lors de la remise des prix, « le tabou et le silence sont encore très prégnants ». Autres exemples de projets récompensés : celui de La Cravate Solidaire, un réseau d’associations qui lutte notamment contre les discriminations à l’embauche des femmes, ou encore le projet du Centre d’information sur le droit des femmes et des familles (CIDFF) Nouvelle-Aquitaine qui vise à former et à sensibiliser sur le terrain des partenaires travaillant au contact de femmes victimes de violences : police, gendarmerie, travailleurs sociaux, médecins, magistrats...
Lancé par le secrétariat d'État à la Ruralité et le ministère chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances et co-piloté par l’ANCT et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), l’AMI pour l’égalité entre les femmes et les hommes en milieu rural était doté d’une enveloppe globale d’1,5 million d’euros et s’est déroulé en deux éditions (2021 et 2022). Sa finalité : soutenir des projets d’associations œuvrant à améliorer l’information et l’accompagnement des femmes en difficulté ou victimes de violence. Parfaite illustration de cet engagement pour la ruralité, les sept lauréats de l’édition 2021 incluent notamment le MRJC, l’AMRF (lire encadré), la Fédération nationale Solidarités femmes ainsi que la Fédération des familles rurales et la Confédération nationale des Foyers ruraux qui ont développé conjointement une formation intitulée « violences conjugales et milieu rural : comprendre pour agir ». Celle-ci s’accompagne de la création de relais territoriaux pour les femmes victimes de violences ou en situation de fragilité sociale et économique.
Enclavement, difficulté d’insertion professionnelle, stéréotypes de genre, freins à l’embauche… À l’heure où une femme française sur trois réside en milieu rural, les inégalités sociales et économiques sont amplifiées dans la France rurale. Pour prendre la pleine mesure de ce phénomène, l’ANCT a notamment participé en 2022 à une étude sur la géographie des salaires avec l'Insee. Elle révèle par exemple que les femmes sont trois fois plus souvent à temps partiel, qu’elles ont moins accès aux postes les mieux rémunérés et que les écarts de salaires entre hommes et femmes restent conséquents. Depuis 2019, l’Observatoire des territoires de l’ANCT développe également Sofie, un outil qui permet de réaliser un diagnostic de l’accès des femmes à l’emploi à l’échelle d’un territoire.
Lauréat du premier AMI, le programme « Élu.e rural.e relais de l'égalité » (ÉRRÉ) porté par l'AMRF en partenariat avec l’association UniesVers’Elles est un dispositif d’accompagnement des victimes de violences intrafamiliales. Il est le fruit d’une réflexion initiée lors du congrès « La Femme, la République, la Commune » organisé fin 2021. À cette occasion, la vice-présidente de l’AMRF, Fanny Lacroix, avait souligné l’engagement des territoires ruraux dans la lutte contre les violences faites aux femmes, rappelant que si « les zones rurales ne regroupent qu’un tiers de la population, elles concentrent à elles seules la moitié des féminicides ». Le dispositif ÉRRÉ repose sur un vaste maillage territorial destiné à « renforcer la lutte contre les violences intrafamiliales, contre les féminicides et pour la prévention, la sensibilisation et l’accompagnement de toutes les victimes ». La désignation d’élu.e.s référents volontaires départementaux et communaux favorise la coopération d’acteurs qui échangent et démultiplient les actions de prévention. Outre l’animation de ce réseau national, les élu.e.s peuvent se former à l’accueil et à l’accompagnement des victimes ou solliciter des experts sur ces thématiques. |
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Réseau rural français - Kogito