Développer l’agroforesterie occitane : l'ambition du GO Adrenome

Bénéfique pour les sols, les élevages et les acteurs des territoires ruraux, tournée vers l'avenir, l’agroforesterie reste trop peu développée, en particulier dans l'Occitanie méditerranéenne. C'est le constat dressé par les partenaires du GO Adrenome, qui conjuguent performances économiques, environnementales et sociales projet PEI qui vise à inciter les agriculteurs de la région à modifier leurs pratiques en se tournant vers des modèles agricoles.

PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) en agroforesterie à Massillargues-Attuech (Gard)

Préserver les milieux naturels, lutter contre les risques d’incendies ou les problèmes d’entretien du foncier, adapter les productions agricoles aux effets du changement climatique… Voici quelques-uns des bénéfices que peut offrir l’agroforesterie, en particulier sur les territoires méditerranéens. « Tous ceux à qui nous présentons les avantages de cette pratique sont intéressés, qu’il s’agisse de collectivités, de communautés de communes, de conseils départementaux ou régionaux » assure Aurélie Gibert, chargée de projet agro-écologie à la Fédération départementale des Civam du Gard. Aux côtés de la Scop Agroof, de l’Inrae, de l’Afahc, de la FR CIVAM Occitanie* et de la Chambre d’agriculture de l’Hérault, elle participe au développement de projets agroforestiers dans le cadre du groupe opérationnel Adrenome. Parmi les priorités de ce GO : structurer un réseau d’acteurs, professionnaliser le développement de l'agroforesterie et développer la communication sur ses avantages.

Associer agriculteurs, propriétaires fonciers et aménageurs du territoire
Initiées en 2019, les actions du GO Adrenome ont d'abord permis de comprendre les attentes, les besoins et les freins des différents acteurs et des territoires. « Nos études ont fait ressortir que les dispositifs de soutien financier aux projets agroforestiers, pourtant initiés en 2001, n’ont été réellement activé qu’en 2017, alors qu’ils sont essentiels en raison des importants besoins d’investissements. » Il est également apparu que l’agroforesterie souffrait d’un déficit d’information sur ses avantages et sa mise en œuvre auprès des acteurs de terrain, des collectivités et des entreprises de la filière agricole. « Nous avons pensé que la recherche de solutions serait plus pertinente si elle intégrait agriculteurs, propriétaires fonciers et aménageurs du territoire. » Autre constat : la nécessité pour les acteurs de voir des résultats « sur pied » grâce au développement de sites pilotes. « Ils permettraient de collecter des données et d’avoir un suivi, des retours de connaissances et d’augmenter les références sur les performances agroforestières en zone méditerranéenne. »

Mieux accompagner la mise en place de projets agroforestiers
« Maintenant que nous avons une idée précise des freins et des actions à mettre en place, nous allons développer cette année un cahier des charges et des outils de formation destinés aux techniciens et aux animateurs afin de mieux accompagner la mise en place de projet agroforestiers. » D'ici fin 2022, les partenaires du GO partageront et diffuseront leurs résultats et connaissances acquises à l'aide d'une plateforme, de fiches et de rendez-vous techniques destinés à « former tous les publics à l’agroforesterie ». Des exemples de pratiques à encourager ? « Planter des arbres fruitiers dans des parcelles maraîchères pour compléter la gamme d’un producteur de légumes, illustre Aurélie Gibert. Des bosquets dans les champs peuvent servir de refuge aux animaux et l’introduction d’arbres sur des parcelles agricoles apporte des revenus complémentaires grâce à la vente de bois d’œuvre. »

* Scop Agroof : société coopérative et participative spécialisée dans l‘étude et le développement des systèmes agroforestiers
Afahc-Occitanie : Association Française de l'Arbre et la Haie Champêtre
CIVAM Occitanie : Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural