Le 6 juin, le Comité consultatif du Partenariat européen pour l’innovation (PEI) réunissait à Paris des acteurs de l’innovation et des représentants des régions françaises, du ministère de l’Agriculture et de la Commission européenne. Au programme, des échanges riches et des ateliers thématiques autour des projets PEI, tournés vers la transition écologique et le transfert des connaissances.
Instrument de coordination aujourd’hui reconnu, le Partenariat européen pour l’innovation pour une agriculture productive et durable (PEI AGRI) met l’accent sur la nécessité de faire dialoguer la recherche fondamentale et l’innovation de terrain, dont les acteurs doivent être impliqués directement dans la production des connaissances. La diffusion des innovations dans et entre les États membres de l’UE représente l’autre enjeu principal du PEI.
Lors du Comité consultatif du 6 juin, les témoignages des porteurs de projets, des groupes opérationnels et des régions représentés ont mis en lumière des actions PEI contribuant en particulier à l'agro-écologie, sur des problématiques concrètes : autonomie fourragère, santé des sols, changement climatique, gestion de l’eau et des forêts, usage des produits phytosanitaires, agriculture numérique, etc. Ces projets sont menés selon une démarche collaborative et interdisciplinaire, dans un esprit de partage des bonnes pratiques à l’échelle régionale, nationale et européenne. Les acteurs locaux fonctionnent en synergie avec des partenaires européens rencontrant des problématiques similaires. Par ailleurs, leurs projets mettent en avant la triple performance environnementale, économique et sociale. « De ce fait, le PEI est un outil précieux dans le cadre de la transition agro-écologique » a observé Aline Boy, adjointe au chef du projet agro-écologique au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.
L’après-midi a été consacrée à des ateliers. Ils invitaient les participants à identifier ensemble, sur la base des leviers et des freins, des actions pour améliorer la valorisation et le transfert des connaissances ou innovations produites par les projets du PEI. Trois ateliers ont abordé des sujets concrets autour d’une question commune : comment valoriser et diffuser au mieux le travail réalisé dans le cadre du PEI ? Le transfert de connaissances, le décloisonnement et la mise en réseau des acteurs de terrain répondent à cette problématique forte. Les participants ont évoqué leurs méthodes et leurs outils pour y parvenir. Il s’agit par exemple de multiplier les lieux et les moments d’échange entre acteurs, d’utiliser toutes les ressources numériques (plate-formes et bases de données, MOOC, réseaux sociaux…) ou encore de nouer des partenariats durables entre structures.
Le Comité a aussi été l’occasion de faire le point sur l’actualité du PEI, mis en œuvre depuis la programmation 2014-2020, et sur ses perspectives dans la future PAC. L’un des enjeux pour cet outil est sa simplification, pour les bénéficiaires comme pour les gestionnaires. La subsidiarité, proposée pour la prochaine PAC, devrait y contribuer et permettre aux régions et aux États de renforcer leur rôle dans le Partenariat. Globalement, l’innovation est plus que jamais présente dans les politiques européennes, afin d’encourager l’essor d’une agriculture intelligente, durable, résiliente face aux défis climatiques et socio-économiques.
Au 1er mai 2018, 128 groupes opérationnels PEI avaient déjà été sélectionnés en France, et 71 étaient encore en cours de sélection. D’ici à 2020, grâce au FEADER, les régions prévoient de soutenir les projets de 300 groupes opérationnels français. À l’échelle de l’Europe, ce sont au total 3 000 groupes qui se verront soutenus sur la même période. En parallèle, le programme Horizon 2020 soutiendra 120 projets multiacteurs du PEI issus d’au moins trois États membres.
Réseau rural français