Amiculteurs : la plateforme des groupes d’agriculteurs

Dédié aux agriculteurs, animateurs de groupes et structures agricoles, Amiculteurs est un espace d’échange et de travail qui facilite le quotidien de ses utilisateurs. Présentation de cette solution finalisée dans le cadre d’un projet PEI, soutenu entre 2018 et 2020.

La plateforme collaborative Amiculteurs compte à ce jour plus d’un millier d’utilisateurs : coopératives, CUMA, CETA, Civam, GIEE… © photo : Amiculteurs

« Tout seul on va plus vite. Ensemble on va plus loin. » L’adage pourrait servir de devise aux collectifs agricoles dont la vocation est de renforcer l’efficacité de tous en valorisant les bonnes pratiques de chacun. Si cela passe par du partage d’informations, de matériel ou de savoirs, l’organisation de ces échanges, de manière interactive et collaborative, nécessite des outils adaptés. C’est pour répondre à ces besoins et simplifier le quotidien des agriculteurs que la plateforme Amiculteurs a été créée, après plus de deux ans de tests et d’enquêtes réalisés auprès de groupes d’agriculteurs.

Une plateforme collaborative issue d’un projet FEADER

Aujourd’hui portée par quatre ingénieurs agronomes réunis au sein d’une start-up mayennaise, la plateforme Amiculteurs est le fruit d’#Agriculturedegroupe2.0, un projet collectif soutenu par le FEADER et la Région Normandie. Mené entre 2018 et 2020, en collaboration avec des partenaires tels que la frCUMA Ouest ou le réseau Civam de Normandie, ce PEI a permis de soutenir puis finaliser le développement d’une plateforme collaborative spécialement conçue pour le monde agricole. « Un mélange d’outils génériques adaptés aux besoins des agriculteurs et d’outils métiers spécifiques correspondant aux travaux techniques réalisés par certains groupes » comme le précise Gaël Carayon, l’un de ses créateurs. Passées les phases de recensement des besoins, de test et d’ajustement, la solution, baptisée Amiculteurs, est commercialisée fin 2020, par abonnement. Elle compte à ce jour plus d’un millier d’utilisateurs : coopératives, CUMA, CETA, Civam, GIEE… « Partenariats structurants, retours utilisateurs directs, visibilité, financements… Le PEI a été précieux pour nous », confie le cofondateur.

Faire vivre les dynamiques de groupes Conçue comme une boîte à outils dans laquelle chacun vient puiser en fonction de ses besoins, la plateforme entend répondre aux enjeux majeurs des collectifs : faciliter les échanges et la coordination à distance mais également faire vivre les dynamiques de groupes entre les réunions. Concrètement, elle permet de partager une photo d’une salle de traite, de participer à un sondage sur la mise en place d’un mode opératoire alternatif, de proposer à la vente un tracteur dont on n’a plus l’usage, de suivre l’évolution d’expérimentations collectives, d’accéder à des liens vers des ressources ou des outils externes, etc.

Une grande facilité d’utilisation

La plateforme tient ainsi, tout à la fois, de la messagerie instantanée, de l’agenda partagé et de la banque de données, le tout réuni en un seul et même outil que l’on peut garder en poche (elle est aussi accessible sur mobile) et dont la prise en main est autant intuitive qu’ergonomique. « Le fait de pouvoir l’utiliser au champ permet d’avoir les données en temps réel et également de publier des photos, témoigne Delphine Da Costa, maraîchère et animatrice technique de Bio Ariège-Garonne. Ça me permet de synthétiser les résultats dans le but de rédiger des articles ou des points techniques que je diffuse ensuite largement aux autres agriculteurs du territoire. »

Expérimentation participative   Pour Amiculteurs, qui propose par ailleurs des formations afin d’aider les animateurs de groupe à déployer des outils numériques collectifs, la proximité avec les utilisateurs est d’une importance capitale car elle permet de s’assurer de l’adéquation des fonctionnalités proposées avec les attentes de ceux-ci et, par suite, de déterminer des améliorations. « La plateforme est en évolution permanente, sur la base des retours utilisateurs, explique Gaël Carayon. Ce que nous voulons à présent, c’est renforcer la partie expérimentation participative. » Expérimenter et participer, voilà deux tendances indispensables à la dynamisation du monde agricole.