Les Smart Villages (villages intelligents) étaient au cœur d’un séminaire de l'ENRD organisé à Bruxelles en mai dernier. L'occasion de découvrir des initiatives sociales et numériques qui ouvrent de nouvelles perspectives aux zones rurales partout en Europe.
« Les Smart Villages visent à associer efficacement différentes politiques afin d’identifier des pistes plus efficaces et plus intelligentes pour promouvoir le développement rural intégré. Les Smart Villages, c'est exploiter les technologies existantes et émergentes ainsi que les innovations sociales pour améliorer la vie de nos citoyens » lançait Phil Hogan, commissaire européen en charge de l’agriculture et du développement rural, le 22 mai dernier à Bruxelles en ouverture du séminaire « Villages intelligents : revitaliser les services ruraux par l’innovation sociale et numérique ». Il s’adressait ici à près de 150 praticiens du développement rural et responsables politiques de toute l’Europe dont Patricia Andriot, autorité de gestion du Réseau rural national. « Le concept de ville ou de village intelligent peut se définir comme la mobilisation du numérique et des nouvelles technologies pour apporter des solutions aux défis actuels dans de nombreux domaines : transition énergétique, mobilité, alimentation, éducation, santé... » détaille cette dernière. Organisée par l'ENRD et la Commission européenne, cette journée d’échanges autour du pendant rural des Smart Cities a été l'occasion de souligner les enjeux du développement des villages intelligents et de découvrir de nombreuses innovations sociales et numériques européennes.
En introduction du rendez-vous, la direction générale de l'agriculture de la Commission européenne a rappelé que la numérisation est essentielle afin de créer de nouvelles perspectives pour les zones rurales. « L'un des principaux enjeux pour le développement des Smart Villages est celui des infrastructures et des nouvelles applications et projets qu’elles peuvent faire émerger, note Patricia Andriot. Sur ce sujet la Commission a des objectifs très volontaristes pour l'horizon 2025 : couverture en 5G, chaque foyer européen connecté, équipement généralisé de tous les acteurs socio-économiques... » Une table ronde a ensuite permis aux participants de découvrir trois exemples emblématiques de Smart Villages dont un en Allemagne, à Betzdorf-Gebardheim. Ce village a notamment lancé plusieurs services connectés (marché en ligne de produits locaux, portail d'informations locales...) et mis en place un conseil municipal du digital pour recueillir les avis des habitants.
D‘autres projets destinés à répondre aux principaux enjeux du développement rural (transition énergétique, mobilité, alimentation, éducation, santé...) ont également été présentés. Citons par exemple Rezo Pouce : un réseau d'autostop organisé et sécurisé, créé par des collectivités locales de Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne en 2010. Il est aujourd'hui présent dans plus de 900 communes, principalement dans le Sud-Ouest. « Cette journée a permis de repérer des bonnes pratiques et les éléments qui favorisent leur essaimage, résume Patricia Andriot. Comme pour la plupart des projets locaux, leur réussite tient notamment à une bonne coopération entre les acteurs et à une simplification de l’accès au financement. Cependant, et d’après la plupart des participants, un défi reste à relever : l’enjeu de la formation à la culture numérique. »
Un plan d’action de l’UE pour les Smart Villages Suite à la Déclaration de Cork « Pour une vie meilleure en milieu rural », les Smart Villages font l'objet d'un plan d’action de l’UE développé par la direction générale de l'agriculture de la Commission européenne. Depuis 2016, un groupe de travail de l'ENRD travaille également sur la question.
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Réseau rural français